« On n’empêche pas un petit cœur d’aimer » de Claire Castillon

Claire Castillon… Egérie des plateaux télé littéraire, petit corps meurtri qui use des topoï de la perte dans son œuvre et sait s'entourer des mots exacts pour décrire son mal être… ça vous dis quelque chose ? Bref, voila plusieurs années qu'on me conseille –ou me déconseille- de lire ses romans. Comme d'habitude, j'aime avoir ma propre idée… C'est pour ça que je n'ai pu résister à acheter « On n' empêche pas un petit cœur d'aimer » lorsque je l'ai trouvé, entre deux volumes poussiéreux, chez un bouquiniste de ma rue. Un livre de nouvelles, assez court, sur le couple. Le couple… Dirais-je plutôt sur les couples bancals, étranges, androgynes, fantastiques, gores. 23 nouvelles, donc. A sauver ? Une dizaine, voire une quinzaine si quelques unes étaient plus développées. « Gratin », « Tolérance Mille », « La prunelle de mon œil », « J'effraie » et la nouvelle qui donne son titre au recueil sont pour moi les meilleurs textes. Une écriture acerbe, comme un couteau qui vous traverse la chair, torturée, malsaine… Un travail certain, une appréciation spéciale pour les chutes originales mais surtout pour les détails de la vie courante… Personnellement, je n'aimerai pas être son nouvel amant. Mais je dois dire que le talent est là, bien que mal parsemé. A lire ? Sans doute, pour se faire une idée ou une première approche pour voir ce que vaut Claire Castillon. A offrir ? Sans doute pas, ou alors à un couple trop heureux, historie de bien leur faire peur. A conseiller ? Oui, pour piocher quelques nouvelles, de temps en temps. Mais ne faîtes pas comme moi : ne lisez pas tout d'un coup, prenez le temps, car dans un aller retour Valence-Lyon, on arrive vite à saturation. Le schéma reste sensiblement le même pour chaque nouvelle, et les chutes en deviennent prévisible. Lirai-je un autre livre de la demoiselle ? Pas encore, à moins qu'un passionné veuille bien me motiver… A bon entendeur !